27/05/2009

Sommes nous des anesthésiés ?


"Le système économique tout entier repose sur la mondialisation d'un type humain, le consommateur dont le seul horizon est de se soulager de vivre en cédant compulsivement aux attraits d'un état virtuel de marchandises qui, sans cesse, lui inventent des besoins en prétendant les satisfaire.
La culture post-moderne tend vers une destruction spirituelle de l'humain par dépérissement progressif de l'intensité vitale. Elle nous formate insidieusement en saturant nos sens d'un non-sens qui n'a d'autres propos que de nous détourner de notre intériorité. C'est d'abord en soi-même qu'il s'agit de la combattre. Un être en chemin doit aussi vaincre en lui-même son époque."
Denis Marquet.

22/05/2009

Ce soir


Première immense tendresse de l'été qui arrive, avec son ciel orangé balayé d'un souffle d'or aux ailes si larges qu'elles nous amènent à la dérive.
Douce haleine encore échauffée du jour et toute empreinte de fraîches senteurs encore si neuves.
Du turquoise au bleu de mauve, jusqu'aux insondables profondeurs, justes troublées par un hululement lointain qui se lève.
La nuit descend.
Plus que l'altière silhouette d'un donjon encore enflammé qui veille éternellement, infiniment sur les monts, les collines, la vallée.
L'aimé que j'enclos dans mon silence. L'aimé qui est beau, l'aimé que j'aime...

parfait repos

jardin secret

Le bonheur est dans le pré

20/05/2009

"En suivant une longue allée


de ferme...
Tout homme a ses préférences; les miennes vont à une vraie allée de ferme, avec des palissades faites de vieilles perches de châtaignier vert-de grisées par des taches de mousse et de lichen, avec des herbes et des bruyères luxuriantes poussant par touffes parmi les tas de pierres au bas des piquets, des chemins irréguliers dessinés par l'usage, des empreintes de chevaux et de vaches, tous les détails caractéristiques qui marquent et parfument les environ en saison ...

La vaste étendue d'un ciel si clair, et le vautour là-haut qui plane et tournoie lentement en cercles et spirales majestueux , juste au-dessus de la surface de la mare, deux grosses libellules couleur ardoise, avec des ailes de dentelle, tournent se précipitent et parfois s'immobilisent complètement, les ailes tremblant tout ce temps. La mare elle-même, avec les joncs en forme d'épée, les serpents d'eau, et un merle de passage, des taches rouges sur l'épaule, précipite son vol incliné, les sons qui font ressortir la solitude, la chaleur, la lumière et l'ombre; le cancannement d'un canard sur la mare (criquets et sauterelles restent muets dans la chaleur du midi, mais j'entends le chant des premières cigales)."
Walt Whitman