12/06/2009

Paradis ?



" Les hommes veulent "avoir" le Royaume sans être le Royaume. Résultat, ils n'ont pas le Royaume et perdent l'humanité. On a le royaume, quand on est le royaume. La tragédie de la culture se trouve là. ...
Au lieu de se guider sur son propre fond, au lieu d'être dans l'être, au lieu de vivre de l'intérieur, elle est devenue extérieure à elle-même, elle se laisse guider par la société, elle est dans l'avoir. La première inégalité réside là. Elle se trouve dans le passage de l'intérieur vers l'extérieur. Elle se trouve dans l'âme devenue inégale par rapport à elle-même...."
Bertrand Vergely, dans "Le silence de Dieu face aux malheurs du monde".

Ibn Arabi, 12° siècle


"Mon coeur est capable de prendre toutes les formes.
C'est une prairie pour les gazelles,
un couvent pour les moines,
un temple pour les idoles,
la kaaba du pélerin,
les tables de la Thorah,
et le livre du Coran.

Je professe la religion de l'Amour."

Avons nous vraiment évolué au sujet de la tolérance ?

Ma terre-mer

10/06/2009

Ma conception politique

adhère à cette vision, prophétique de mon grand ami. On se rend compte que le monde a perdu son "axe", et on peut malheureusement réaliser l'impact que cela provoque sur notre mère Nature : le poète avait raison...Que dirait il aujourd'hui ?

"La démocratie correspond par-dessus tout au grand air : elle est ensoleillée, robuste et saine, mais seulement avec la Nature-autant que l'Art. Les deux ont besoin de quelque chose qui les adoucisse, qui les maîtrise, les éloigne de l'excès, de la morbidité.
La démocratie américaine, dans ses myriades de caractères, dans les usines, les ateliers, les bureaux, dans les rues grouillantes, dans les maisons des villes avec toute leur vie complexe et sophistiquée, doit recevoir sa vigueur et sa vitalité d'un contact régulier avec la lumière, l'air et la végétation de l'extérieur, les scène de la ferme, les animaux, les champs, les arbres, les oiseaux, la chaleur du soleil et le ciel dégagé; faute de quoi, elle pâlira et dépérira. Nous ne pouvons avoir de grandes races de mécaniciens, d'ouvriers et de gens du peuple sans cette condition. Je ne peux concevoir les éléments florissants et héroïques de la Démocratie aux Etats-Unis, ou même le maintien de cette démocratie, sans que la Nature en forme la plus grande partie - élément de santé, élément de beauté - et constitue réellement la base de la politique, du jugement, de la religion et de l'art du Nouveau Monde.
Enfin, la morale : "La vertu", disait Marc-Aurèle, "qu'est-ce d'autre qu'une sympathie vivante et enthousiaste avec la Nature ?" Peut-être les efforts des véritables poètes, des fondateurs, des relogions, des littératures de tous les âges ont-ils été et seront-ils, maintenant et dans le futur, les mêmes pour l'essentiel : ramener les gens, de leur errements persistants et de leurs abstractions maladives, vers l'élément moyen, si peu onéreux, le concret divin, original."
Walt Whitman

N'y a t'il pas eu une erreur de parcours, une déviance terrible due aux intérêts du seul profit ? Ne sommes nous pas dans l'errance ? Et cette errance je la trouve triste, car elle crée un repli sur-soi, alimenté par la peur de l'insécurité idiote dont on nous rabâche sans cesse les oreilles sous toutes ses formes.
Deux grands mots : insécurité et précarité. Alors que ce sont nos conditions même d'existence, et heureusement, car c'est en cette mouvance même , en cette totale relativité que se mesure la valeur de la vie... Mais ce monde de l'avoir nous amène à la crispation, aux mains fermées, aux poings qui cognent... Tout est à refaire : laisser couler le flot de la vie, en s'ouvrir au murmure de l'être qui mugit en toute chose, cela nous porte à aimer, aimer la vie en l'infime, et savoir alors que l'infiniment petit recèle l'infiniment grand...










05/06/2009

Elles sont toujours là


ces personnes qui ont vécu le malheur, le désarroi, l'absurde. Ces voix ne sont pas d'un temps donné, elles sont là pour toujours. Je vais citer Etty Hillersum, bien connue maintenant, témoin avec son coeur, son âme, son esprit, sa conscience, en son corps, de cette souffrance d'homme faite par d'autres hommes. C'est un extrait d'une lettre écrite au camps de Westerbork, elle mourra peu après transportée dans un autre camps, avec toute sa famille :
"...Nous nous sommes réveillées vers les quatre heures, plus ou moins ankylosées....On nous a d'abord désinfectées au lysol, car les convois de Vught amènent toujours beaucoup de poux. De quatre à neuf, j'ai traîné des petits enfants en pleurs et porté des bagages pour soulager des femmes épuisées. C'était dur _ et déchirant. Des femmes et des enfants en bas âge, mille six cents (un autre convoi aussi important est attendu cette nuit) tandis que les hommes ont été volontairement retenus à Vught. Le train est déjà prêt pour le transport de demain matin. De grands wagons à bestiaux vides. A Vught, il meurt deux ou trois jeunes enfants par jour. Une vieille femme m'a demandé, complètement désemparée : "Et vous, vous pourriez m'expliquer pourquoi nous devons tant souffrir, nous autres, juifs ?"Je n'ai pas pu lui dire au juste..."

En pensée à tous les réprimés, exclus , à tous ceux qui sont en souffrance, partout dans ce monde, avant, actuellement...

Du bonheur qui passe...



"En face de moi, de l'autre côté de la rivière, dans un pré à flanc de colline, des faucheurs ramassent et chargent ce qui est sans doute leur seconde ou troisième récolte. L'étendue de vert émeraude et de brun, les tertres, les dizaines de petites meules qui parsèment le pré, les charrettes pleines, les chevaux patients, l'action lente et puissante des hommes et de leurs fourches dans l'après-midi qui décline à peine, avec des flaques jaunes de soleil tachetées de longues ombres; un grillon qui stridule, héraut du crépuscule; un bateau avec deux silhouettes, qui glisse sans bruit sur la petite rivière, passant sous l'arche du pont de pierre; la légère brume d'humidité dans l'air, le ciel et la paix qui s'étend dans toutes les directions_ tout cela m'apaise et me donne un sentiment de plénitude. "
Walt Whitman

01/06/2009

Karlfried von Durckheim




L'homme doit d'abord être capable de supporter que le monde où il
vit disparaisse dans la nuit de sa conscience pour être touché par la lumière
du grand secret.