24/02/2010



"Ce qui est le plus perdu
en ce monde
c'est Dieu."
Olivier Clément.

10/02/2010

Philocalie


Je suis une amante de la beauté,
vivre
chaque instant comme un
surgissement,
non point asservi au temps
mais à la révélation,
de ce qui commence
à ce qui se lève

Là, dans la crypte des antres
un chant précède les astres
maintient
par des invisibles notes
chaque étoile en son lieu
chaque planète en sa place
par la louange du coeur.

O feu délaissé
flamme inconnue
qui des aubes aux crépuscules
qui le long de toutes nuits
brûlent
veillent
encore, encore...

Brasier qui se meurt
là où l'oeil ne le voit plus
Terre non pas qui se
réchauffe
mais se glace
tout doucement...


05/02/2010

Nicholas Berdiaeff, le grand visionnaire oublié, disait en 1947...

"Le développement technique et économique de la civilisation moderne fait de la personne humaine son instrument, lui demande une activité constante et l'utilisation constante de tous les instants pour l'action. Cette civilisation rejette la contemplation qui, rendue impossible, court le danger d'être définitivement répudiée de notre vie. Cela signifie que l'homme cessera de prier, qu'il ne verra plus la beauté et ne connaîtra plus la beauté désintéressée. la personne se détermine non seulement par rapport au temporel, mais aussi en fonction de l'éternité. L'"actualisme" moderne est une négation de l'éternel, c'est l'asservissement de l'homme par le temporel.
L'instant n'a jamais de valeur propre n'ayant aucun rapport avec l'éternité, avec Dieu. Chaque moment sert le moment suivant et doit être aussi rapide que possible pour lui faire place.
L'actualisme absolu change les rapports du temps. Une course effrénée se poursuit. La personne humaine ne saurait se maintenir au milieu de ce torrent temporel qui ne lui laisse pas un instant pour un retour sur elle-même et qui l'empêche de saisir la portée de sa vie, cette portée ne se découvrant que par rapport à l'éternité, et le temps torrentiel étant en soi dénué de sens.

L'étouffement de la contemplation représente la fin de la mystique, de la métaphysique, de l'esthétique qui sont le sommet de la floraison de la culture."

04/02/2010



Luc-Olivier d'Algange

"...C'est à la métaphysique que nous devrons de ne point confondre
les ordres de l'absolu et du relatif.
La tendance funeste qui consiste à absolutiser le relatif,
les temps modernes en offrent maints exemples.
Ainsi en est-il des intégrismes et des fondamentalismes
qui donnent l'exemple non point d'une suprématie indue de la religion,
mais tout au contraire, de la disparition de la Religion dans une tyrannie
d'ordre sociologique. Loin de soumettre le domaine social à ses exigences,
la religion est soumise à la société au point de ne plus faire qu'une avec elle,
de confondre son destin avec celui de la société au mépris
de sa vocation supra-temporelle.
Ces formes modernes de religion idéologiques sont les rets où
viennent s'emprisonner les ultimes représentations de l'esprit.

Là où certains, avec une plus ou moins grande mauvaise foi
voient un retour de la Religion, nous ne saurions voir que
son reniement et son échec.
Absolutiser le relatif, c'est interdire, ou vouloir interdire,
l'accès à la contemplation de l'absolu.
Les conséquences politiques en sont désormais si flagrantes
que l'on ne peut davantage les ignorer.
L'abaissement de l'homme à ses fonctions productrices et reproductrices,
à quoi travaillent certaines formes de fondamentalisme,
est en telle concordance avec le projet du monde moderne,
utilitaire, gestionnaires et technocratiques,
qu'il faut sans doute voir dans ces deux phénomènes
la bifurcation d'un seul..."
Du Songe de Pallas