02/07/2010

Question de dimension

La nouvelle tendance actuelle est d'humaniser
le Christ
à savoir de le "dé-diviniser" : on Lui arrache
toute sa
dimension divine, transcendante, pour aboutir
à l'idée
qu'en fait, Jésus fut un homme qui eut un jour
l'idée de
se prendre pour Dieu, ou qu'Il fut inspiré en
ce sens.

Voilà un des maux profonds de l'Eglise actuelle,
Un mal,
à la racine : on arrache à la croix sa verticalité,
c'en est,
dès lors, fini de la foi.

On aboutit à un humanisme raisonnable,
acceptable,
social.
Le pain n'est plus le Corps du Christ,
vrai Dieu- vrai homme,
mais c'est du pain, le pain matière, pris en signe
d'échange et de partage amical.
Mais quelle fadeur !
Je n'en veux pas de ces petites réunions
scouts, gentilles
de charité mielleuse, patronnesse,
en se rappelant
vaguement à celui qui dût être un bon copain,
le dénommé Jésus.

On arrive à une telle mièvrerie
(et dans les chants),
que cela fait fuir, c'est devenu
infantile et niais.

Bien sûr, on a plus subtil,
à la Jean Yves Leloup
qui est très fort pour nous ramener
à la dimension
humaine du Christ qui aurait eu
une relation
d'amour charnelle avec Marie-Madeleine ...

Et cela séduit.
Nous ne sommes pas loin alors
d'un public qui
s'est jeté sur un Coda Vinci,
bourré d'erreurs,
qui plus est, mais surtout,
rabattant toute vraie
dimension sacrée, tout le mystère
même du divin
à des inepties de mauvais romans policiers
croustillant de détails
les plus malsains dont les
gens raffolent.

Je ne comprends pas de la part
de gens supposés
intelligents, cet espèce de plaisir
à nier
la dimension transcendante du
Christ,ou
plus justement, à mélanger
exprès les dimensions :
les dimensions psychologiques
avec celles, spirituelles.
A la limite, on s'en fout
des détails charnels et
historiques du Christ :
ce n'est pas ce qui nous
intéresse, mais c'est
"Dieu qui s'est fait homme
pour que l'homme devienne Dieu."

L'homme ne vit pas seulement de pain
mais de la parole,
du Logos, et ce Logos,
ce Verbe fait chair est Mystère,
parce qu'Il est inconcevable,
sans fond, infini,
parce qu'Il est ce Verbe là
qui nous amène au Silence.
Parce qu'Il nous amène à l'adoration,
à la stupeur, à la louange,
ce Verbe qui nous amène au sans-dire
par la Beauté.

On se meurt d'avoir perdu le Sans-Fond,
la dimension Autre,
l'Amour totalement inconditionnel.
On se meurt
d'avoir perdu l'Amour.
Car nous sommes faits pour l'inépuisable
et le "Sans-Mesure."

Et de savoir alors avec Maurice Zundel :
"Sur la croix, c'est Dieu qui meurt"

Et avec Pascal :

"Jésus sera en agonie jusqu'à la fin du monde,
il ne faut pas dormir pendant ce temps là."