20/05/2009

"En suivant une longue allée


de ferme...
Tout homme a ses préférences; les miennes vont à une vraie allée de ferme, avec des palissades faites de vieilles perches de châtaignier vert-de grisées par des taches de mousse et de lichen, avec des herbes et des bruyères luxuriantes poussant par touffes parmi les tas de pierres au bas des piquets, des chemins irréguliers dessinés par l'usage, des empreintes de chevaux et de vaches, tous les détails caractéristiques qui marquent et parfument les environ en saison ...

La vaste étendue d'un ciel si clair, et le vautour là-haut qui plane et tournoie lentement en cercles et spirales majestueux , juste au-dessus de la surface de la mare, deux grosses libellules couleur ardoise, avec des ailes de dentelle, tournent se précipitent et parfois s'immobilisent complètement, les ailes tremblant tout ce temps. La mare elle-même, avec les joncs en forme d'épée, les serpents d'eau, et un merle de passage, des taches rouges sur l'épaule, précipite son vol incliné, les sons qui font ressortir la solitude, la chaleur, la lumière et l'ombre; le cancannement d'un canard sur la mare (criquets et sauterelles restent muets dans la chaleur du midi, mais j'entends le chant des premières cigales)."
Walt Whitman


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