11/10/2010

Esprit bourgeois ?

Il me semble qu'il fut un temps où l'horreur et notre peur furent de devenir un bourgeois, et cela reste ma pire crainte, et j'hallucine quand je réalise que maintenant les jeunes descendent dans la rue dans cette angoisse, qu'on leur entretient, de ne pas devenir des bons petits bourgeois pourvus de toutes les assurances pour se parer contre toutes les sortes de précarités. L'horizon s'aplatit, se bétonne et s'uniformise en ce même atroce conformisme qui est celui d'évoluer dans l'avoir, décoré de tous ses petits loisirs, ses petits ou gros (quel est le pire ?) profits, tous les plaisirs à court terme... Tristesse...Cela est triste. En cela je rejoins notre grand visionnaire Berdieaff, le grand oublié de notre époque, qui voyait si juste, cela en 1947, il écrivait :

"L'Histoire a échoué. Il n'y a pas de progrès et l'avenir ne sera pas meilleur que le passé. Pourtant il y eut plus de beauté, jadis. Après sa période de floraison, le niveau qualitatif de la culture est en baisse. La volonté de sainteté et de génie s'éteint et la soif de domination, le désir d'une existence confortable prennent le dessus. Les plus hautes ascensions spirituelles appartiennent aux époques révolues. Le temps de la décadence spirituelle correspond au triomphe du bourgeois. Les figures de chevalier et de moine, de philosophe et de poète, sont remplacées par celle du "bourgeois" assoiffé de domination universelle, conquérant, organisateur et businessman. Le centre de sa vie se déplace. L'ordre organique et hiérarchique étant transgressé, le centre vital est transféré à la périphérie. Telle est l'époque de la civilisation mécanique, industrielle et capitaliste d'Europe et d'Amérique."




Mon blog seulenange s'arrête là
car il a été "attaqué" par un virus malveillant
et certains ne peuvent plus y avoir accès.

Rendez-vous sur mon deuxième blog,
"poussieredor.blogspot.com"





02/09/2010

Qui regarde qui ?


Les yeux de Lumière
éveillent, sans cesse,
nos yeux de l'âme
au secret du coeur

Au fond de l'abîme
les regards
s'attirent
et les yeux n'ont
de cesse de se contempler
amoureusement,

Ceux de nuit
ceux du jour,
cela est à notre insu,

Les Lumières se
cherchent
éperdument,

La Toute Présente Lumière
et les nôtres lumières
toutes voilées à
nous-mêmes,

Il faut juste savoir
que de nuit
les yeux se regardent

Les regards ne se
lâchent jamais,
n'épuisent jamais,
leur
infini amour,

de nuit
ils s'aiment

Et surgit des profondeurs
un lac immense
qui inspire
expire,
en un long soupir
recueille
la lie d'un coeur.

09/08/2010

De la puissance : André Suarès


"Comme la dureté fait croire à la force,
l'insensibilité est le signe de la puissance, pour le vulgaire.
Mais dans les grands, le signe de la force c'est la bonté.
Car, en tout, il est plus facile de tuer que de créer, et de ruiner que de faire renaître.
Et sans doute, la bonté que je dis est un soleil de violence ; et souvent elle n'est pas vue parcequ'elle éblouit : elle crève les yeux."




Grands lointains



Grands lointains
des lacs
mauves et verts

pour s'y baigner jusqu'à l'infini.


Eté...liberté...toujours...entre terre et ciel...

Contemplation


Sources secrètes
qui respirent et scintillent
comme
l'âme du monde
toute cachée

Avec,
au coeur de ses palpitations
une perle d'or
où le ciel
se reflète exactement.


05/08/2010

Luc Olivier d'Agange : Entre le ciel et la mer


" Les paysages du monde imaginal, les événements qui y surviennent, les rencontres qui s'y opèrent n'appartiennent pas davantage que la mer et le ciel, à un monde "culturel" dont on pourrait définir les aires d'influence ou expliquer les figures en tant qu'épiphénomènes d'une psychologie individuelle ou collective.
L'Archange empourpré
dont une aile est blanche et l'autre noire,-cette "intelligence rougeoyante" que Sohravardî voit surgir à l'aube ou au crépuscule, qui allège soudain le monde par l'étendue de ses ailes au moment où la nuit et le jour, le créé et l'incréé, se livrent à leur joute nuptiale, - cet Ange n'est pas davantage une "invention" de l'esprit qu'une allégorie : il est exactement un Symbole, c'est à dire une double réalité, visiblement invisible, sur laquelle se fonde la possibilité même de déchiffrer et de comprendre. "
Il m'arriva, écrit Rûzbehan de Shîraz, quelque chose de semblable aux lueurs du ressouvenir et aux brusques aperçus qui s'ouvrent à la méditation."

Fin Mars, Les Hirondelles

chez Arma Artis


L'ange de Roublev

02/07/2010

Question de dimension

La nouvelle tendance actuelle est d'humaniser
le Christ
à savoir de le "dé-diviniser" : on Lui arrache
toute sa
dimension divine, transcendante, pour aboutir
à l'idée
qu'en fait, Jésus fut un homme qui eut un jour
l'idée de
se prendre pour Dieu, ou qu'Il fut inspiré en
ce sens.

Voilà un des maux profonds de l'Eglise actuelle,
Un mal,
à la racine : on arrache à la croix sa verticalité,
c'en est,
dès lors, fini de la foi.

On aboutit à un humanisme raisonnable,
acceptable,
social.
Le pain n'est plus le Corps du Christ,
vrai Dieu- vrai homme,
mais c'est du pain, le pain matière, pris en signe
d'échange et de partage amical.
Mais quelle fadeur !
Je n'en veux pas de ces petites réunions
scouts, gentilles
de charité mielleuse, patronnesse,
en se rappelant
vaguement à celui qui dût être un bon copain,
le dénommé Jésus.

On arrive à une telle mièvrerie
(et dans les chants),
que cela fait fuir, c'est devenu
infantile et niais.

Bien sûr, on a plus subtil,
à la Jean Yves Leloup
qui est très fort pour nous ramener
à la dimension
humaine du Christ qui aurait eu
une relation
d'amour charnelle avec Marie-Madeleine ...

Et cela séduit.
Nous ne sommes pas loin alors
d'un public qui
s'est jeté sur un Coda Vinci,
bourré d'erreurs,
qui plus est, mais surtout,
rabattant toute vraie
dimension sacrée, tout le mystère
même du divin
à des inepties de mauvais romans policiers
croustillant de détails
les plus malsains dont les
gens raffolent.

Je ne comprends pas de la part
de gens supposés
intelligents, cet espèce de plaisir
à nier
la dimension transcendante du
Christ,ou
plus justement, à mélanger
exprès les dimensions :
les dimensions psychologiques
avec celles, spirituelles.
A la limite, on s'en fout
des détails charnels et
historiques du Christ :
ce n'est pas ce qui nous
intéresse, mais c'est
"Dieu qui s'est fait homme
pour que l'homme devienne Dieu."

L'homme ne vit pas seulement de pain
mais de la parole,
du Logos, et ce Logos,
ce Verbe fait chair est Mystère,
parce qu'Il est inconcevable,
sans fond, infini,
parce qu'Il est ce Verbe là
qui nous amène au Silence.
Parce qu'Il nous amène à l'adoration,
à la stupeur, à la louange,
ce Verbe qui nous amène au sans-dire
par la Beauté.

On se meurt d'avoir perdu le Sans-Fond,
la dimension Autre,
l'Amour totalement inconditionnel.
On se meurt
d'avoir perdu l'Amour.
Car nous sommes faits pour l'inépuisable
et le "Sans-Mesure."

Et de savoir alors avec Maurice Zundel :
"Sur la croix, c'est Dieu qui meurt"

Et avec Pascal :

"Jésus sera en agonie jusqu'à la fin du monde,
il ne faut pas dormir pendant ce temps là."



27/06/2010

A propos du socialisme...


Voici une réflexion à propos du socialisme russe, trouvée chez Henri troyat dans sa biographie sur Dostoïevsky, qui me laisse bien songeuse :

"...Le socialisme russe, ne prétend pas seulement organiser le bien-être de la classe ouvrière, il ne prétend pas seulement régler la vie terrestre de l'homme, il prétend limiter à cette félicité immédiate toute notre vie. Le socialisme n'est pas une étape dans le destin de l'humanité. Il est la religion de l'humanité. Il est la fin de l'humanité. Il ne double pas le christianisme, il le remplace. Pas de Dieu, pas d'immortalité de l'âme, pas de rédemption, pas de bonheur hors du bonheur matériel, tangible, accessible à chacun;

"Nous leur donnerons le bonheur des créatures débiles."

Tout commence et tout finit ici-bas. Le monde se transforme en fourmilière. Les valeurs individuelles, la vie intime, les élans spirituels, les espoirs supérieurs s'anéantissent dans ce marais de la nullité. L'Etat se charge de pourvoir le troupeau lamentable en pitance, en tanières et en petites joies quotidiennes. Et l'homme se croit heureux.

Mais l'homme n'a pas seulement besoin d'être heureux. Le pain quotidien n'est pas l'unique nourriture à quoi il aspire. Il a faim de croire à chaque instant qu'il existe une haute allégresse, absolument inimaginable et délicieuse, dont il ne sera pas exclu. Il a faim de quelque chose qu'il ne pourrait se procurer ni par le travail ni par la ruse. Il a faim de l'incommensurable, de l'incompréhensible, de l'infini.

"Toute la loi de l'existence humaine, dit Stephan trophimovitch, dans le dernier
chapitre des Possédés, consiste en ce que l'homme peut toujours s'incliner
devant quelque chose d'immensément grand. Si l'on venait à priver les humains
de cet immensément grand, ils ne voudraient plus vivre,
ils mourraient de désespoir."


23/05/2010

Consummata



"Il y a une forme de pauvreté qui me touche

bien plus que la pauvreté materielle : c'est

la vraie pauvreté, celle qui fait que,

dénuée de tout, on n'a rien à donner

à Dieu.

La meilleure consolation, quand on aime,

c'est de pouvoir le prouver en donnant

en se donnant, et cela je ne le puis pas

à cause de mon néant :

non seulement je n'ai rien,

mais je ne suis pas."




Consummata (ed. Claude Martingay)







02/04/2010

La vraie musique


La vraie musique émerge
du cheminement.

Le mouvement est prière

Le cheminement est contemplation.
L'extension est réjouissance.

Le dépassement est expression,
Verbe, Pâques, Christ.

Un tel cheminement qui
est montée, ascension,
est irrésistible.

Tout parvient au dépassement,
est surmonté, est aboli,
tout s'arrête.

Nous entrons dans le silence
et le repos absolu.

Archimandrite Basile du Mont Athos.


27/03/2010


Enclos tes yeux
endors-toi sur les ailes du songe
va et glisse sous la nef
longue et vaste,
elle filtre la lourdeur du monde

Ecarte, comme en nageant
la mesquinerie du monde
la bêtise des convoitises
Oublie la pesanteur.

Assieds-toi aux orées des horizons
là-bas, aux fontaines du silence
aux fontaines des larmes
d'un coeur qui palpite d'amour,
aux sources
où se baignent les biches du matin
aux eaux où s'éveillent les jours,
où s'irise la lumière fraîche
si fraîche,
à l'éclat argenté du feuillage des âmes,
aux forêts étonnées du midi,
à la douceur des mousses ourlées des bosquets.

Oublie, oublie,
ce monde cloué par sa prétention.
Rejoins les prés où jouent les enfants,
les longues prairies étalées
comme des cieux,
pour y voler...

25/03/2010


Une paix, une rémission.

la lumière coule
telle l'eau vive
se disperse et bondit
en toutes parcelles
essaime jusqu'aux sources

L'oiseau s'élance depuis l'aube verte
jusqu'aux dorures du soir.

L'oiseau jaillit
et se lâche
depuis le ciel
en un grand cri

Mais ce qui glisse
jusqu'à la lie,
la lie du coeur

ce qui allège
de toute lourdeur,

C'est, impalpable
et secrète encore,

c'est au-delà de
la froidure traînante

c'est l'indicible douceur
toute présente

plus large
et plus vaste
que les mers

C'est cette douceur
qui vous encercle
l'âme

par le voile de la délivrance.





10/03/2010

Et l'identité humaine ?



Non pas une définition, mais elle est un voyage,
une quête, une aventure,
un lieu infime
où s'entrelacent les abîmes,
où les miroirs des eaux souterraines
reflètent les incendies du ciel.
Le point de convergence de deux regards
où siège le commencement
de chaque aurore.

L'identité, c'est la lame du coeur,
polie par les étirements de l'âme,
au-delà des confins,
au-delà des yeux...

C'est le scintillement
d'un soubresaut
d'être
aux abreuvoirs de la vie

C'est de mourir
de ne pas encore mourir

C'est d'être trop.
C'est d'être par un seul parfum enivré
et par une senteur
se trouvé, à la raison, dérobé
et vouloir voler
jusqu'au fond des cieux.


Printemps ?


Oui, il exista,
il reviendra...

24/02/2010



"Ce qui est le plus perdu
en ce monde
c'est Dieu."
Olivier Clément.

10/02/2010

Philocalie


Je suis une amante de la beauté,
vivre
chaque instant comme un
surgissement,
non point asservi au temps
mais à la révélation,
de ce qui commence
à ce qui se lève

Là, dans la crypte des antres
un chant précède les astres
maintient
par des invisibles notes
chaque étoile en son lieu
chaque planète en sa place
par la louange du coeur.

O feu délaissé
flamme inconnue
qui des aubes aux crépuscules
qui le long de toutes nuits
brûlent
veillent
encore, encore...

Brasier qui se meurt
là où l'oeil ne le voit plus
Terre non pas qui se
réchauffe
mais se glace
tout doucement...


05/02/2010

Nicholas Berdiaeff, le grand visionnaire oublié, disait en 1947...

"Le développement technique et économique de la civilisation moderne fait de la personne humaine son instrument, lui demande une activité constante et l'utilisation constante de tous les instants pour l'action. Cette civilisation rejette la contemplation qui, rendue impossible, court le danger d'être définitivement répudiée de notre vie. Cela signifie que l'homme cessera de prier, qu'il ne verra plus la beauté et ne connaîtra plus la beauté désintéressée. la personne se détermine non seulement par rapport au temporel, mais aussi en fonction de l'éternité. L'"actualisme" moderne est une négation de l'éternel, c'est l'asservissement de l'homme par le temporel.
L'instant n'a jamais de valeur propre n'ayant aucun rapport avec l'éternité, avec Dieu. Chaque moment sert le moment suivant et doit être aussi rapide que possible pour lui faire place.
L'actualisme absolu change les rapports du temps. Une course effrénée se poursuit. La personne humaine ne saurait se maintenir au milieu de ce torrent temporel qui ne lui laisse pas un instant pour un retour sur elle-même et qui l'empêche de saisir la portée de sa vie, cette portée ne se découvrant que par rapport à l'éternité, et le temps torrentiel étant en soi dénué de sens.

L'étouffement de la contemplation représente la fin de la mystique, de la métaphysique, de l'esthétique qui sont le sommet de la floraison de la culture."

04/02/2010



Luc-Olivier d'Algange

"...C'est à la métaphysique que nous devrons de ne point confondre
les ordres de l'absolu et du relatif.
La tendance funeste qui consiste à absolutiser le relatif,
les temps modernes en offrent maints exemples.
Ainsi en est-il des intégrismes et des fondamentalismes
qui donnent l'exemple non point d'une suprématie indue de la religion,
mais tout au contraire, de la disparition de la Religion dans une tyrannie
d'ordre sociologique. Loin de soumettre le domaine social à ses exigences,
la religion est soumise à la société au point de ne plus faire qu'une avec elle,
de confondre son destin avec celui de la société au mépris
de sa vocation supra-temporelle.
Ces formes modernes de religion idéologiques sont les rets où
viennent s'emprisonner les ultimes représentations de l'esprit.

Là où certains, avec une plus ou moins grande mauvaise foi
voient un retour de la Religion, nous ne saurions voir que
son reniement et son échec.
Absolutiser le relatif, c'est interdire, ou vouloir interdire,
l'accès à la contemplation de l'absolu.
Les conséquences politiques en sont désormais si flagrantes
que l'on ne peut davantage les ignorer.
L'abaissement de l'homme à ses fonctions productrices et reproductrices,
à quoi travaillent certaines formes de fondamentalisme,
est en telle concordance avec le projet du monde moderne,
utilitaire, gestionnaires et technocratiques,
qu'il faut sans doute voir dans ces deux phénomènes
la bifurcation d'un seul..."
Du Songe de Pallas





31/01/2010




Suite pour le loup bleu


"Paysage engendré de lui-même
dans les gouffres du plaisir
dans les abysses du passé

Où étais tu
toi mon génie surgi de la lampe
mon sourcier si savant
mon passeur de merveilleux

Ne jamais prononcer ton nom
de crainte de le salir contre les gueux

Tu fais de même
toi l'oiseleur de l'aube qui dit
les astres sont les ossements
de nos aïeux
et la semence des générations

De nouveau
la maison de l'amour s'est ouverte
églantine bleue et blanche
pour nos esprits mêlés

Au plus intime de cette rose mystique et charnelle
une minuscule fente
donne sur un infini de clarté
On y rencontre le mystère de la création
le sourire et l'haleine parfumée des anges
le loup bleu des steppes mongoles
et la pureté de la tente ancestrale

L'arc-en-ciel du coeur illumine
l'offrande d'encens à minuit..."

Francesca Caroutch




28/01/2010

Gnose ? Ignorance infinie...

"La gnose véritable n'est pas une vraie science, mais une nescience, car dans cette gnose suprême, c'est Dieu qui se connait Lui-même, dès que l'intelligence est parfaitement dépouillée d'elle-même.
Seule l'inconnaissance peut conduire à une sur-connaissance: "si quelqu'un estime connaître quelque chose, il ne connait pas encore de la façon qu'il faut connaître." (I Cor.VIII 1-2).
Et la puissance qui seule peut réaliser ce renoncement nécessaire, c'est la puissance caricative qui fait que "la charité est la porte de la gnose."

" La gnose est l'axe vertical, immuable et invisible que la danse de l'amour enveloppe comme une flamme."
Bruno Bérard

Chez Alain Santacreu, nous trouvons :


La désappropriation crucifiante de soi-même entraîne en soi-même l'appropriation eschatologique de l'Esprit.

Le jour de sa mort, Louis Massignon écrivit ces lignes si révélatrices d'une vision absolument chrétienne de l'histoire :

"On a pu considérer l'histoire totale de l'humanité jusqu'au jugement comme un tissu sphérique, dont la chaîne spatiale tridimentionnelle de "situations dramatiques", inconsciemment souffertes par la masse, est traversée, armée par une trame : celle que la navette irréversible des instants tisse avec les courbes de vie originales d'âmes royales; compatientes ou réparatrices, illustres ou cachées, qui "réalisent le dessein divin."



26/01/2010


Un voile glacial
enserre les sommets
d'un long inspire muet
infiniment lent

Le ciel abaissé
en teintes noires, grises,
mauves et jaunes
éclatées d'or sombre
se mire
au creux des roches

Endort aujourd'hui le monde
l'enlace infiniment
aux lueurs d'ombre
des grands lointains,
non pas visibles,
mais ébauchées,
par un cri sourd
qui cogne en moi
telle une source
qui cherche à jaillir,
une source de lourds sanglots
enfantés
des profondeurs.




23/01/2010

Regards d'Outre-Songe : où l'on parle du poète...


" Un chant cosmique qui nous relie à l'univers
jusqu'à la beauté originelle,
plus loin que la lumière,
jusqu'à l'invisible transcendé,
plus loin que le rêve,
à travers un vitrail de lumière
où le vent,
l'onde, le sable, le ciel,
ramènent au désir,
à l'espoir,
quand l'âme puise à sa source d'éternité.
Flux et reflux du temps
où le poète,
par son art de sublimer,
ouvre "aux enfants buissonniers de la terre la route des étoiles"
et, dans une merveilleuse éclosion d'aubes lyriques
dépose pour nous
"le pain d'offrande sur l'autel pour ranimer la ferveur".

Anne-Marie Vergnes in L'Etrave

19/01/2010

"Lumière." Luc Olivier d'algange

"Ce qu'il y a de faux dans la volonté de
"se passer du salut"
cependant désigne le salut,
le nomme, en témoigne à sa façon.
Le propos donne au lecteur cette chance que
l'auteur se refuse dans une folie d'orgueil
ou de tristesse.
L'athéisme n'est séparé de la
Théologie apophatique que par le tain du miroir.
Il se voit lui-même, s'admire.
Mais les miroir sont faits pour passer de l'autre côté.
"Pierre spéculaire transparente" comme
disent les écrits kabbalistiques.
Nous sommes dans l'ombre, même dans la lumière,
lux umbra Dei ,
n'est que l'ombre de Dieu...
Le refus du salut ne serait-il pas alors,
par une incommensurable soif de lumière,
le refus de se recueillir dans l'ombre,
qui n'est pas seulement protectrice,
mais lumineuse à qui sait voir ?
Notre monde est le monde de la fausse lumière,
de la lumière
uniformatrice, ennemie des ombres.
Cette lumière plate, non-chromatique,
qui s'insinue partout,
cette lumière sans perspective nocturne,
sans relâche, est une contre-lumière,
une lumière sans profondeur.
Nos villes, la nuit, sont dévastées
d'éclairages artificiels.
La vraie lumière exige des nuits bien profondes. ..."
à paraître