05/06/2009

Elles sont toujours là


ces personnes qui ont vécu le malheur, le désarroi, l'absurde. Ces voix ne sont pas d'un temps donné, elles sont là pour toujours. Je vais citer Etty Hillersum, bien connue maintenant, témoin avec son coeur, son âme, son esprit, sa conscience, en son corps, de cette souffrance d'homme faite par d'autres hommes. C'est un extrait d'une lettre écrite au camps de Westerbork, elle mourra peu après transportée dans un autre camps, avec toute sa famille :
"...Nous nous sommes réveillées vers les quatre heures, plus ou moins ankylosées....On nous a d'abord désinfectées au lysol, car les convois de Vught amènent toujours beaucoup de poux. De quatre à neuf, j'ai traîné des petits enfants en pleurs et porté des bagages pour soulager des femmes épuisées. C'était dur _ et déchirant. Des femmes et des enfants en bas âge, mille six cents (un autre convoi aussi important est attendu cette nuit) tandis que les hommes ont été volontairement retenus à Vught. Le train est déjà prêt pour le transport de demain matin. De grands wagons à bestiaux vides. A Vught, il meurt deux ou trois jeunes enfants par jour. Une vieille femme m'a demandé, complètement désemparée : "Et vous, vous pourriez m'expliquer pourquoi nous devons tant souffrir, nous autres, juifs ?"Je n'ai pas pu lui dire au juste..."

En pensée à tous les réprimés, exclus , à tous ceux qui sont en souffrance, partout dans ce monde, avant, actuellement...

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