A La Recherche Du Sens Perdu: Rêverie

25/09/2009

Rêverie

Un monde si proche, si inconnu
m'entoure et me cerne
tel l'attouchement d'une aile
très lointaine,

un frémissement,
qui se niche au creux
du coeur

dépourvu de toute idée,

Un pleur secret
se glisse
ou mieux remonte
des profondeurs

Un regard a plongé
dans la nuit
droit comme une étincelle
du plus obscur des temps

Une flamme
brûlante
comme un sanglot
de trop d'amour...

Maïa de Soles

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Un misérable blog porno s'est accroché à ma recherche de blog comme pour chercher à engluer mes mots par la terrible pesanteur de ce qui est à l'envers de l'amour.

Il est curieux comme l'envol s'élève en même temps que la mise en abîme, l'abîme des fosses et de l'opacité.

Je ne me sens pas atteinte, car je plains plus ces gens qu'autre chose, qui, vivent, c'est le cas de le dire, renversés, non par un coeur bouleversé, mais par ce qui colle à la boue, ils s'emprisonnent tout seul dans leur engluement.

Ils font juste du mal, à ceux, plus vulnérables à la laideur, qui, elle, est violente, et brise ce qui est fragile, à savoir le monde de la grâce...

Car la laideur appesantit, car la laideur tue la joie : pourquoi rajouter de la tristesse à la tristesse. Quand on n'est plus capable de la légèreté d'aimer, quand on n'est plus capable d'amour, on casse, on tue, on entraîne les autres dans la glue.................................... Je plains ce monde infernal.

Maurice Zundel, désappropriation...

" C'est cela Dieu :
la désappropriation fondamentale
dans le brasier de l'éternelle
trinité." A l'homme toujours tenté
de se construire à la force de ses bras,
Maurice Zundel oppose le Crucifié
aux mains transpercées par les clous
libérateurs, au côté ouvert par la lance
et dont la blessure permet d'entrevoir
le coeur d'un Dieu totalement désapproprié.
Notre vocation : devenir libre dans la
plus radicale dépossession.
Je me souviens : l'entretien
s'achevait quand, au moment de le quitter,
je lui mendiais quelques prières afin que
"je reste dans l'humilité".
Alors il se dressa devant moi,
le regard illuminé, le visage
ruisselant de bonté et ma lança
d'une voix puissante :
"Dans la joie, on cesse de se regarder."

Aimer, c'est tout perdre !"

Témoignage d'un moine.

Maurice Zundel

L'or du temps

L'or du temps

épouse

en secret

les entrailles des forêts et des antres

par sa lumière

et ses claires lames

blesse

l'eau sourde du monde

en secret

déploie son silencieux amour

en diaphane chasuble

sur l'âme de toutes choses

Vibrantes sans le savoir

de n'avoir point su

comment aimer

Car, aujourd'hui,

le secret n'est plus

Plus de mystère,

plus d'ombre,

plus de jeu,

plus de célébration

Tout est nudifié

en sa plus froide opacité

gelée

glacée

La flamme fut brisée

entre les deux doigts

de ceux qui ont cru gérer

ce monde

Eteignant

toute lueur

de scintillement.

D'Alain Santacreu

"La Contrelittérature implique le secret, alors que la littérature appelle la divulgation_ qui n'est pas le dévoilement mais la haine du secret c'est à dire le refus de l'Ineffable. Les mots n'existent que par les interprétations qu'on leur donne, aussi, ne faudrait-il les interpréter qu'à partir de l'intelligence du coeur.

Lire, c'est susciter dans son coeur la gratuité de l'éclair, se fondre ainsi qu'un "éclair dans l'éclair",
pour reprendre l'extraordinaire expression d'Angélus
Silésius.

innocence

Retrouver un esprit d'innocence, se sortir de toute contrainte, poids de jugement, saisir cet instant qui est le premier de tous, comme un enfant. J'adore Whitman qui semble aimant de tout avec son coeur d'enfant, il observe et communie à toute chose avec un esprit jubilatoire, heureux. Il peut sentir vibrer le vol de l'oiseau qui passe, inspire le goût de l'air qui le frôle, il nomme chaque herbe, chaque étoile comme s'il leur parlait. Il est juste présent à tout.
Il est le grand promeneur, le déambulateur sur sa terre, et nous apprend à tout aimer; à regarder, sentir, tout ce qui vit. Peu importe ce que fut dans la réalité sa vie d'homme, il sut aimer infiniment jusqu'à infime... C'est une voix douce, une merveilleuse amitié qui se penche vers nous et nous raconte...les arbres, l'eau, les grillons, les brindilles, les ciels, l'air, les couleurs, les rues, les jardins, les maisons, toutes les gens en leur diversité, avec amour...Et plein de bonheur...

"Chaque fois que nous sommes touchés

par l'Etre essentiel- et non pas seulement dans les grandes expériences de l'Etre- lorsque, en d'autres termes, s'ouvre la porte du mystère, le dynamisme de notre essence métaphysique et métapsychique se manifeste en nous. Nous les ressentons comme une aspiration qui renferme et comble tous les désirs existentiels et comme une promesse illuminatrice. Elle est la force d'impulsion qui nous pousse sans relâche à la réalisation de notre image innée. Elle engendre une nouvelle conscience de la tâche qui nous incombe impérieusement : témoigner en ce monde de L'Etre éveillé en nous. Toute expérience authentique de l'Etre porte en soi la charge d'une métamorphose qui lui est conforme."
Karlf Durkheim

Ami de coeur

J'ai découvert un nouvel ami, un ami de coeur, une voix qui m'est parvenue par delà les ans, les siècles et plus. Une incroyable douceur, tendresse et attention à la vie. Un amoureux des êtres et du souffle de toute chose, en les plus infimes réalités: Walt Whitman...Comme une respiration de l'âme qui passe de son temps à ici et qui me berce l'esprit. C'est un consolateur. J'imaginais son visage aux longs cheveux, avec des yeux très clairs, et en effet, il a un regard extraordinaire où l'on chavire en une inépuisable bonté.
Il fut le veilleur de centaines ou milliers de soldats au seuil de leur mort, tous ces portraits, tous plus touchants les uns que les autres, de ces jeunes vies qui passent le seuil. Toutes ces mains qu'il a tenues des nuits entières pour recevoir un dernier regard étonné ou brûlant, ou déjà parti...De ces jeunes gaillards arrachés à leurs fermes, leurs familles, entre 15 et 20 ans, lors de cette terrible, atroce, comme toutes les guerres, guerre de césession; celui-là, courageux paysan, élevé, on imagine à la dure, qui, en passant de l'autre côté, tend les bras pour un ultime baiser...Ces horreurs, absurdités, et puis tant de témoignages secrets de bontés gratuites, d'infimes gestes d'amour jamais racontés, de dernière tendresse, gestes futils et silencieux jamais ébruités : la tendresse du coeur épris de compassion.
On parle de compassion actuellement, mais, on nous met bien en garde de garder nos distances, de se "protéger"...Cela devient glacial. On ne parle plus de bonté : c'est totalement "has been". Tout doit être calculé : "surtout maintiens une bonne distance avec la "victime", sinon tu pourrais te "faire avoir". Si peur, de se "faire avoir", de ne plus se gérer.
Maintenant on apprend la compassion dans des stages. Toute la vie a l'air de devoir s'apprendre dans des stages, comme si cela passait par des leçons ! La peur de se laisser bouleverser ? Traverser par l'autre ?
Peur de pleurer avec celui qui pleure ?
Toujours est il que de voir ce visage, et de lire ce Walt me repeuple la terre.
J'aime sa présence à la nature, enfin cette communion, cet échange avec elle : il est prophète en cela ! Je suis sûre que par sa communication avec elle, jusqu'à sa guérison (il a été frappé de paralysie, dont il s'en est sorti sans "médecine"), il a devancé certaines recherches scientifiques dont on parlera beaucoup plus tard. Il a capté aux éléments leur énergie : les arbres, l'eau, l'air, la terre, les herbes, les animaux, toute la flore : il en a guéri tout son corps malade. Il était encore en lien, avec ce que notre civilisation a perdu. Et de ce lien rompu actuellement, dépérit notre terre.
La véritable écologie était une communion et écoute de la nature. Pour cela, il faut du silence, beaucoup d'attention, beaucoup d'amour, beaucoup d'harmonie avec le beau.
L'Eden est encore là, il faut juste toute l'humilité pour en retrouver la source et l'arroser.

A La Recherche Du Sens Perdu

25/09/2009

Rêverie

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"L'unique sentier amoureux" de Alain Santacreux

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